Politique

DNI : L’épineuse question du règlement intérieur et le présidium

2022-09-02 15:23:00 533 vues

Pour répondre à la question de la mise en place du Règlement intérieur et du présidium trop controversés lors des préalables de ce dialogue, votre journal Sud Média24 s’est entretenu avec quelques juristes. Le point !

Dr Sitack Yombatinan, Enseignant chercheur au département de Sciences juridiques à l'Université de N'Djamena estime que ce dialogue est mal parti. A son avis une fois que le CODNI présente son rapport, il finit son travail et doit s'effacer. C'est la salle qui aurait dû mettre en place un présidium tenant compte de toutes les corporations, dit-il. Le CODNI ne peut pas être juge et partie selon lui. Il précise que c'est le même grief qui est fait au CMT aujourd'hui qui n'est pas dans la salle. "S'ils veulent réussir le dialogue, c'est ce qu'ils doivent faire. Il faut détruire tout ça et remettre la parole à la plénière qui va mettre sur pied un groupe de sages  pour proposer le présidium en tenant compte de toutes les corporations dans la salle. 

Selon Me Boukar, président de la Ligue tchadienne des droits de l'homme(LTDH), normalement le CODNI a fini sa mission dès la présentation de son bilan. Il déplore que ce comité persiste et signe encore sa présence active aux suites à ce dialogue. Les ADH et les Ordres des professionnels souligne le président de la LTDH, exigent la vision du présidium en prenant en compte dans sa composition, toutes les différentes sensibilités représentées au DNIS et en excluant tous les membres du Bureau du CODNI.  Me Boukar rappelle aussi que les défenseurs des droits de l'homme proposent une composition du présidium qui sera examinée et discutée en plénière par l’ensemble des participants. Le président de la LTDH soutient que ce dialogue est acté d'un caractère souverain qu'il faut respecter.

Pour Dr Nasra Djimasngar, Enseignant chercheur ce qui s'est passé n'a rien de juridique. A son avis, l'adoption du RI devait se faire suivant les règles de l'art. Il précise qu'il y a une commission qui a travaillé en amont sur ce projet avant de la soumettre au CODNI. Le dialogue est souverain et les participants devraient examiner minutieusement ce document article par article pour retenir la dernière mouture. Comme le mode de prise de décision et de la mise en place du présidium qui a fait salivé la salle. A ce niveau soit on vote par consensus ou par bulletin secret pour déterminer la majorité.  Mais ce qui n'a pas été le cas. Pour le présidium, on devrait mettre en place un bureau d'âge constitué des personnes les plus âgées et les plus jeunes comme rapporteurs. Ils vont présider la séance de mise en place du présidium, ou on doit voter poste par poste pour la présidence. Les conseillers peuvent être désignés à l'unanimité. Mais le CODNI a fait un passage en force, constituant une rupture de l'inclusive et le caractère souverain du dialogue.

 

Dr Nasra note que la conférence nationale souveraine est plus sérieuse que maintenant or, la situation actuelle au Tchad est pis que dans le passé. Le nombre de politico-militaire a gonflé et tout cela doit nous appeler au sérieux au cours de ces assises. Malheureusement certains semblent être des nostalgiques du régime passé pour faire la main basse sur la chose publique. Vue les menaces de retrait de certaines organisations de ce dialogue, il risque d'être vidé de sa substance. Le caractère inclusif est aussi menacé. La composition du CODNI tant décriée au début des processus en un indice, le quota de participation pose un problème de rupture d'égalité en terme de nombre.

Avoir plus de 1500 personnes dans la salle, il va sans dire qu’il se posera un problème de débats réels sur le fond des sujets à aborder. Ce sont des choses à harmoniser au départ et qui n'ont pas été prises en compte, déplore Nasra Djimasngar.

Opportun Ndokaya

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